5 bonnes raisons d’aller voir l’Empire de Bruno Dumont

 L’Empire, réalisé par Bruno Dumont et sorti le 21 février 2024, divise la critique. Le film raconte l’histoire du peuple des 1 et de celui des 0. Les premiers prônent la vertu et les seconds la décadence. N’ayant plus de lieux pour vivre, ces deux espèces extra-terrestres opposées, s’affrontent pour leurs idéologies et leurs existences sur Terre.

Alors navet français ? Tentative de science-fiction bancale ? Succès de 2023 ?

Aujourd’hui, je vais vous donner cinq bonnes raisons de découvrir ce film.




1. Parce que Camille Cottin

Un choix courageux, de commencer par cet argument, au vu de son temps d’écran. Certes, elle n’apparait pas beaucoup, mais notre fierté nationale, Queen Camille Cottin est créditée comme "la Reine". Et la voir en Mairesse/Reine extraterrestre de la lumière/Mère des 1 dans un patelin des Hauts-de-France, devrait suffire à vous convaincre.

 

2. Parce que la science-fiction française 

Ça aurait dû être la première raison, mais on ne se refait pas.

Quel est le dernier film de SF français que vous ayez vu (hors animation - on salue Mars Express) ? Alors ?

À part le superbe Ares de 2016, si vous chercher des tops SF français, la plupart des films datent d’avant les années 2000, voire avant les années 1950. Que s'est-il passé ? La France n'a peut-être pas survécu au ras-de-marée des SGI et autres prouesses techniques quenos amis ricain maitrisent en dévorant le marché. Et voilà qu'avec L'Empire, Bruno Dumont nous propose du neuf. Et ça marche. Le son de l'espace, les vaisseaux, les effets spéciaux... En effet, touts et les propositions sont originales, très belles et crédibles. C'est de la SF, alors accrochez-vous pour suivre le scénario et les name-dropping[1]. Rapidement, on peut se sentir dépassé.e par le script. Comme pour toute bonne science-fiction, laissez-vous porter, car le nombre de propositions qui déchirent suffisent pour l’immersion.

Si vous êtes adeptes de SF et que vous allez voir un film par an, allez voir celui-ci. Une belle tentative qui mérite d’être encouragée, pour se voir renouveler.

3. (Re)découvrir les Hauts-de-France 

Vous connaissez les Hauts-de-France ? Moi non plus. Mon image en deux mots : plat et froid. Et bien figurez-vous que ce film vous convaincra de la beauté de ces paysages. De Audresselles à Ambleteuse, le réalisateur a su rendre des lieux peu connus et peu sexy, fantastiques. Le film est beau et vous fera apprécier cette région peu valorisée.

 

4. Parce que l'absurde

Fabrice Lucini hypersexualise des boules noires de magma, les 1 se baladent sur des chevaux blancs, et au milieu de la commune, on se bat au sabre derrière le jardin de Gisèle : le film plonge dans l'absurde. Il utilise les codes de la SF pour vous faire rire ou écarquiller les yeux de stupeur. Tout n’est pas d’un comique inégalable, et il en faut pour tous les goûts. Mais si vous vous laissez porter, l'intensité excessive de ces personnages et leur humour (malgré eux) vous feront passer un bon moment.

 

5. Parce que les plans “wahou”

Après avoir vanté la sublimation des Hauts-de-France, arrêtons-nous un instant sur l’originalité de nombreux plans du film. Les passages de plans très serrés à très larges rendent l’action dynamique, voire angoissante. Le casting est à la hauteur et la caméra leur rend hommage.

Le film a le défaut de vouloir nous proposer de la romance, dans un scénario suffisamment compliqué.[2] Pour autant, il faut reconnaitre l’originalité de filmer des scènes de rapports sexuels en plan large, ce qui leur donne un côté champêtre (oui, ces scènes sont en extérieur) et qui nous permet de décentrer l’attention. Un choix qui rattrape l’écueil de vouloir mettre du c*l partout.

Je finirais sur les scènes qui représentent l’extra-terrestre. Je ne vais rien détailler, car elles méritent d’être découvertes à l’écran, mais je ne dirais qu’une chose : Disney peut en prendre de la graine !

 

A.R Fam

 

 

 



[1] NDLA : expression commune en SFFF qui signifie donner plein de noms au spectateurices sans vraiment expliquer de qui ou de quoi l’œuvre parle.

[2] NDLA : c’est inutile.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Elémentaire, une critique du dernier Disney-Pixar [avec spoiler]

Barbie et Anatomie d’une chute, qu’est-ce qui rapproche les des deux films féministes de l’été 2023 ? [avec spoiler]

Barbie : Mattel et consommation de masse, le piège de la Pop culture [Sans spoiler]